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Par artobazz le 9 Juillet 2012 à 05:12
Inspiration :
La prostitution un travail comme un autretout comme ses entours
notamment la pornographie
peuvent être féministes
donc revendiquer la reconnaissance de l'égalité sexuelle
viser l'abolition des stéréotypes
et la structure patriarcale de la société
Nelly Arcan, écrivaine elle-même à la fois extra-victime au passé
ambigüe au présent et extra-lucide en grande souffrance
a mis fin à ses jours le 24 septembre 2009
Ses termes « burqa de chair » et « femmes-vulves »,
je les assume tout à fait mon seul regret étant de ne pas les avoir moi-même inventés :
NELLY ARCAN
« La burqa de chair
La folie de notre époque pour la chirurgie plastique fait dire à Nelly Arcan que les femmes devraient aujourd'hui réfléchir leur condition à l'extérieur du rapport au patriarcat, « parce que c'est vraiment entre elles que ça se passe, je trouve. Les femmes vont beaucoup trop loin dans le consentement à la chirurgie pour que l'on puisse dire que ce sont les hommes qui veulent ça ».
Ce qu'elle nomme la «burqa de chair». La vraie femme disparaît derrière un voile de séduction, tout son corps est modifié pour n'être qu'un sexe - Rose les appelle «les femmes-vulves». Selon Arcan, tout le monde consomme les femmes, que ce soit dans le Playboy pour ces messieurs ou les magazines de mode pour ces dames, où de part et d'autre le naturel est exclu. »Source : LaPresse.ca
« Dans son article « Arcan, philosophe », Nancy Huston qualifie l’écriture de Nelly Arcan de « pornégraphie », un terme qu’elle invente pour désigner une écriture de la prostitution. Il faut prendre ce terme avec des pincettes : d’une part, il ne s’applique qu’aux deux premiers livres de Nelly Arcan (son ancien métier ne teinte pas de façon claire l’entièreté de son œuvre) et, d’autre part, il doit être distingué du terme « pornographie », laquelle est complètement absente chez Arcan. 10
Il ne faut pas se tromper : ce n’est pas parce que Nelly Arcan parle de sexe dans ses romans, et ce, avec un langage cru, que son écriture peut être qualifiée d’érotique ou de pornographique. En fait, elle est tout le contraire : dénuée de représentations du plaisir ou de la jouissance, inaptes à susciter le désir chez le lecteur. Elle montre plutôt les tares, les perversions, les vices du désir humain et les rapports d’aliénation qui lui sont associés ; c’est l’écriture de la misère sexuelle, pas du sexe. « [I]l n’y a rien de moins érotique qu’un roman de Nelly Arcan. 17 »
« J’aime plutôt montrer ce qu’il [le lecteur] ne veut pas voir. Jamais je ne vais accepter de générer par mon écriture le plaisir sexuel. C’est vraiment important pour moi parce qu’on baigne la dedans constamment. 18 »
Comme Arcan devait souvent le rappeler, son écriture a pour effet de déconstruire et de désérotiser le sexe. Elle va donc à l’encontre de la culture hédoniste occidentale qui carbure au sexe, qui le montre et en parle en continu ; elle « remet en question » et « confronte les gens 19 ». En ce sens, les livres de Nelly Arcan, plutôt que de se complaire dans la culture qu’ils déplorent, en sont une virulente critique, condamnant la sexualisation et les rapports aliénants de domination entre homme et femmes.
Le discours que l’auteure tient dans les deux premiers livres est volontairement « castrant » et « débandant », selon ses termes ; ils répondent, de manière toujours ambiguë, certes, à cette surenchère sexuelle et posent la question : peut-on acheter le désir, l’intimité des gens ? « Le sexe n’est plus un tabou, mais une obsession collective. La société de consommation exige qu’on ne se prive de rien, pas d’avantage de l’orgasme que du reste. 20 »
Source : Nelly Arcan --- le site
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